L'histoire ne l'a pas épargnée, la mettant tantôt à l'index, tantôt au ban de la société, reléguant souvent ses détenteurs au statut de marginaux, voire de zèbres.
Retour sur un parcours semé d'embûches.
- Moyen-Âge :Le motif géométrique est réservé à la lie de l'humanité : lépreux, filles de joie, bouffons.
Plus tard, c'est aux bagnards et aux domestiques qu'échoit le vêtement strié.
- XIXe siècle :La tenue aux 21 raies blanches et 20 raies bleues est donné au simple matelot comme marque de sa moindre importance au sein de l'équipage.
Mais parallèlement une nouvelle mode anime les plages normandes, où il est de bon ton de venir désormais profiter des bienfaits de la mer en soumettant ses pieds aux rigueurs du galet. Maillots de bain, cabines de bain, serviettes de plage se couvrent de rayures, Dieppe et Pourville-sur-Mer lancent les modes.
- Deauville, 1917 :Une jeune styliste au nom chantant de Coco Chanel va concrétiser ce nouvel engouement en concevant une marinière en jersey, matière qui n'avait jamais été utilisée à cette fin. C'est un coup de génie. La rayure va s'imposer à la planète.
La Belle Époque lui ouvre grand des portes qui donnent sur les années 50.
L' air marin flottera sur les collections, les podiums ou les vestiaires de tout ceux qui aiment la mode.
- Des années à 50 à aujourd'hui :Plusieurs des figures de notre époque, véritables icônes des temps modernes, au passé houleux ou au parcours contrarié, ont arboré la marinière.
Pour n'en citer que quelques-uns : Bardot, Brando, Jean Seberg, James Dean, Andy Warhol, Kurt Cobain, Jean Paul Gaultier, Kate Moss.
La rayure devient sulfureuse, ligne de conduite à adopter pour s'assurer un destin rock'n'roll.
Pour elle la boucle est bouclée et le pari gagné.