On ne s'en lasse pas. On les regarde et on les re-regarde. Une, puis deux, puis trois, et encore une. Les photos "Flying Houses" deLaurent Chéhère, loin des clichés du surbranché Larry Clarck, nous transportent à tous les sens du terme : dans un film de Kusturica, dans un Walt Disney hors d'âge et dans les contrées de rêve où des bâtisses volantes reliées à des fils comme autant de cerfs-volants flottent vers de nouveaux cieux. D'ailleurs, le photographe parisien, ancien de la pub, se serait inspiré du célèbre Ballon rouge d'Albert Lamorisse, histoire d'amitié dans le Paris des années 50 entre un petit garçon et un ballon, pour arracher à leur environnement ces pavillons et ces immeubles envahis par les enseignes publicitaires et autres plaies de la modernité. Le chapiteau (où l'on peut apercevoir, en haut à gauche, un personnage comme emprisonné dans sa condition sociale et matérielle ) nous fait voyager bien plus loin encore, dans un monde baigné de poésie et de nostalgie, qui n'est pas sans évoquer le cultissime Itinéraire d'un enfant gâté de Claude Lelouch, dont raffolent les Sixsœurs.
La mer, le sable, les galets et les vagues on été pour nous à portée de main et au bout de notre rue durant toute notre enfance, aussi proches que le sont de nous aujourd'hui les boulangeries et les bars-tabacs à Paris.
À chaque lieu sa poésie et à chacun ses souvenirs.
Nous cultivons nos nostalgies en endossant par touche la panoplie du marin, celui que nous apercevions à la plage sur son doris ou dans les rues du Pollet, le quartier des pêcheurs de Dieppe, après une soirée à la Boussole.
La concession n'est pas grande, car le marin-pêcheur est un monstre d'élégance.
Pour preuve, la mode n’a cessé de lui piquer sa garde-robe. La marinière est devenue un classique bien avant Jean-Paul Gaultier qui se l’adjugea comme marque de fabrique quarante ans après Bardot, qui mettait le feu aux poudres en marinière et jean moulant, pieds nus sur la plage de Saint-Tropez.
Conseil des Sixsœurs : Abusez des rayures, sortez le ciré au moindre signe d'intempéries, et la casquette à visière bleu marine au moindre rayon de soleil (eh oui, le soleil, vous vous rappelez ? )
Les créateurs d'aujourd'hui savent se réapproprier ce vestiaire mythique : Agnès B. avec sa célèbre marinière, et APC avec ses cabans à la coupe sans égale.
Le chic du chic reste de se fournir à la source, dans les coopérative maritimes, et de se procurer les marques authentiques, Royal Mer ou Saint-James.
Et maintenant, plus qu'à se prévoir une virée en Normandie ou en Bretagne : pour parfaire sa garde-robe.
Dessins de Philippe Dumas et de Gérard Barthélémy pour l'ouvrage Dieppe à Deux, aux Éditions Élisabeth Brunet, 2005.
Garçon ou fille, difficile de trancher. Un minois évanescent de poupée russe avec un décolleté de Tomboy : encore tabou hier, le transgenre, pratiqué depuis la nuit des temps, est désormais à l’extrême pointe de la tendance. Calvin Klein, Givenchy, tous usent et abusent de la théorie du genre en choisissant pour leurs nouvelles collections des égéries à barbe. Dernier spécimen en vogue, Andrej Pejic, mannequin serbo-croate aux jambes de top model et à la moue de Lolita présent à tous les défilés et soirées branchées. Plus d’ « il » ou « elle » qui vaillent, et même Chez Sixsoeurs, où l'on ne se gêne pas pour mixer les codes du vestiaire masculin et piquer certaines pièces maîtresses à ces messieurs : casquette, jean boyfriend, manteau XXL, derbies, Blazer, Marcel, pantalon à revers, veste de tailleur, la révolution est en marche !