10.6.12

L'origine du jean



En bas, en haut, par dessus, en dessous, devant, derrière, partout. La toile de Nîmes (eh oui, le «blue denim» vient de cette ville française) se porte sous toutes ses coutures.
Flashback en quelques dates.

- 1853. Levi Strauss, jeune Juif new-yorkais sans parenté bien établie avec l'ethnologue de 
Tristes Tropiques, vend de la toile de tente à San Francisco où la démographie explose pour cause de ruée vers l’or. Il ne tarde pas à se rendre compte que les chercheurs ont d'abord besoin de pantalons solides. Il crée le jean. Peu à peu la toile de tente, trop épaisse, fait place à un tissu de coton teint à l’indigo.

- 1872, Levi Strauss s'associe à un tailleur, Jacob W. Davis, qui lui-même produit des pantalons de bûcheron avec poches-revolver à rivets.

- 1906. Un incendie provoqué par le tremblement de terre de San Francisco détruit les archives de la firme Levi Strauss and Co. Des documents partent en fumée. Un mystère planera à jamais, rien de tel pour alimenter une légende.

- 1935. Ce qui n’était jusqu’alors qu’un vêtement d’ouvrier se voit accorder le sésame absolu pour une entrée triomphale dans nos placards, à savoir un papier dans 
Vogue qui le qualifie de « bon genre ».

- 1936, Levi's appose sur chaque article sa marque sous forme d’une étiquette de cuir marquée en rouge. Il est encore rare qu’un nom de marque s'annonce de façon aussi glorieuse.

  - Ensuite, c'est la success story, inégalable en matière de sapes. Nos icônes, de James Dean et Brando à Marilyn en passant par notre BB nationale et notre Birkin naturalisée, haussent le Levi's (prononcer Livaïsse) à leur niveau : celui du mythe lucratif. Il symbolise le rêve américain mais n’en est pas moins porteur de french touch. Il est décontracté mais pointu, universel quoique toujours individuel par la variété infinie des façons de le porter.

Feuille de route dictée par les Sixsœurs

- Côté pantalon, le jean se porte serré (le goût du slim n'est pas près de s'assouvir) ; retroussé (avec ballerines ou sabots, escarpins, etc…) ; taille haute, façon Marilyn dans 
La Rivière du retour (reste à rencontrer le grand Robert Mitchum).

- Tantôt brut, tantôt délavé, tantôt coloré (mention spéciale, en ce moment, pour les jeans roses). Faites selon l’humeur.

- Même si elle n’est pas la plus sexy, la version boyfriend accessoirisée de talons et d’une veste ajustée est assurément cool.

- Nostalgiques des années 70 ? La patte-d’eph’ ou une largeur en dessous, le « flare », sont tout à fait à la page.

 Le jean accueille toutes les improvisations pourvu qu'on le voue à tous les diables.

Le short en jean : incontournable dès les premières chaleurs (si elles arrivent). Trois avantages. Primo, il dévoile nos jambes fuselées. Deuxio, il est le seul short à ne pas nous donner l'air de boys-scouts. Tertio, sa version minimale est bouleversante, surtout si vous la faites alterner avec le modèle bermuda, qui revient à la mode.

La veste en jean de notre adolescence effectue son retour en grâce, c’est officiel. Et quelle grâce ! À porter le jour, mais aussi le soir avec une petite robe et des talons, version chic.

Idem pour la chemise en jean, qu’on portera près du corps, très près du corps, jamais trop près du corps. Boutons solides juste ce qu'il faut. Une taille douze ans fait l’affaire. Sans manches, elle nous rend fières de nos bras de championnes. Championnes de quoi ? De bronzage.

Faites confiance aux Sixsœurs et encore plus à l’Histoire, qui ne lui a jamais tourné le dos : surinvestissez dans le Denim. Et variez les plaisirs.